Que retenir des jardins communautaires en zone urbaine ?

Nous savons tous que l’Afrique s’urbanise rapidement. Également, la proportion de citadins pauvres augmente et ils ne sont pas en mesure de fournir un régime alimentaire approprié à leur famille. Par conséquent, ACED met en œuvre depuis 2016 un projet qui teste si les jardins communautaires en zones urbaines peuvent donner aux citadins pauvres un accès à des aliments frais et à des revenus leur permettant d’améliorer leur sécurité alimentaire.

Une enquête auprès de 261 jardiniers expérimentés a révélé que l’exploitation de jardins communautaires dans les zones urbaines est rentable et que la plupart d’entre eux peuvent facilement se permettre d’acheter et d’entretenir au moins une motocyclette, avec 4% même capable d’acheter une voiture.

Pour justifier et quantifier les effets positifs des jardins communautaires sur la sécurité alimentaire et le revenu des citadins pauvres, notre projet conduit un essai contrôlé randomisé dans lequel les participants sont comparés à un groupe témoin qui ne participe pas aux jardins. Nous avons utilisé des journaux financiers pour suivre les coûts et bénéfices des jardins et avons constaté que les participants réalisent un bénéfice mensuel moyen de 20 euros et un maximum de 83 euros sur 400 mètres carrés. Traduit en ha, cela signifie 6 000 euros, ce qui est de loin supérieur à la moyenne nationale de 820 euros/ha.

Ce que nous observons est que le projet a réellement changé la vie des gens. Les femmes et les hommes sont autonomisés, ont enrichi leur régime alimentaire en diversifiant leurs sources de nourriture et ont augmenté leurs revenus en vendant leurs produits excédentaires. Nous avons également vu qu’ils étaient fiers de leur propre entreprise.

Par ailleurs, nous sommes très heureux d’avoir trouvé des sites pour les jardins car au début, il était très difficile de trouver un terrain en ville. La raison principale est qu’il n’existe pas encore de politique d’utilisation des sols qui intègre clairement l’agriculture urbaine comme un type d’utilisation des terres en milieu urbain. Notre objectif est donc de concevoir un outil de sélection de site qui aide les décideurs à attribuer de manière optimale des jardins. En outre, pour faire face à la contrainte foncière dans le futur, nous entrevoyons des possibilités de développement d’agriculture verticale.

Ces résultats préliminaires ont été partagés lors de la réunion conjointe d’examen à mi-parcours du Food & Business Global Challenges Programme de l’Organisation néerlandaise de la recherche scientifique; 14-17 janvier 2019, Accra (Ghana).